URABULU
C’est une histoire que je n’ai jamais racontée. Je n’ai pas osé, et pourtant je ne suis pas près d’oublier ce qui m’est arrivé en mai dernier.
Une fois n’est pas coutume, j’eus après le dîner une forte envie de me dégourdir les jambes et de faire une longue promenade. Alors je marchai le long de la rivière (la Dordogne) jusqu’au barrage du Grand Salvette et là, je ressentis comme un appel à pousser plus loin bien que le jour baissât. Le sentier montant n’était pas encore fermé, suite à un éboulement. Je marchai un moment et lorsque je fus parvenu au bout des parcelles cultivées j’entendis un sifflement bizarre, puis un vrombissement accompagné de lumières clignotantes, rouges et vertes. Un engin ovoïde dont la carrosserie semblait d’argent venait de se poser à quelques cent mètres de moi.
J’avoue que je n’en menais pas large ; j’étais le seul promeneur sur ce chemin… Dans la paroi de ce que je suis bien obligé de qualifier d’ovni ou de soucoupe volante un panneau s’ouvrit et, se détachant sur la lumière intérieure, une silhouette s’avança vers moi. Cet être vêtu d’un justaucorps vert était bâti comme un humain mais en plus grand et plus élancé (ce n’était donc pas un Martien…). Il portait un couvre-chef à deux pointes ou antennes (?) qui vibraient en permanence. Ses yeux étaient triangulaires et de feu. Dieu merci, une petite bouche avenante me rassura quelque peu.
Cet être, une fois descendu de l’engin, s’arrêta et me fit signe d’approcher. Ma curiosité dépassant mon appréhension je me décidai à faire quelques pas. Et c’est alors que je l’entendis s’exprimer en excellent français. À vrai dire je recevais ses paroles comme de l’intérieur.
— Bonjour ! Ne craignez rien. Je m’appelle Urabulu et je viens d’une planète de la constellation du Centaure. Elle se nomme Falamino mais vos astronomes ne l’ont pas encore découverte.
Il marqua une pause et je me sentis observé avec attention.
— Je vous invite à visiter notre astronef. Venez !
Je n’eus pas l’ombre d’une hésitation car j’avais lu avec passion des récits d’humains approchés par les Aliens. Je suivis donc Urabulu et nous pénétrâmes dans une vaste salle très bien éclairée. Des congénères de mon guide s’affairaient devant une série de cadrans. On me fit visiter une partie de l’astronef que, de l’extérieur, je n’aurai jamais imaginé aussi spacieux.
— Avez-vous des questions ?
— Oui. Quel est le type de propulsion de votre appareil et quel carburant utilisez-vous ?
— Nous n’avons ni moteur ni carburant, à l’exception d’un moteur auxiliaire pour nous poser sur votre Terre. Nous utilisons les forces d’attraction et de répulsion de l’univers. Vous pouvez comparez cela à la façon dont volent vos planeurs. Dépourvus de moyens de propulsion ils utilisent les courants aériens. Dans notre cas nous utilisons certains courants cosmiques.
… Mais asseyez-vous donc. Nous allons boire le « kilougi ».
Je pris place dans une sorte de coque que je ne saurais décrire. Urabulu fit signe à ce qui me sembla être une femme falaminienne. Plus petite que lui et très gracieuse, elle fila en un glissement vers une porte que je supposai donner sur une cuisine ou un office. Urabulu semblait réfléchir à en juger par un changement de vibration de ses antennes. J’en profitai pour explorer des yeux le cadre singulier dans lequel je me trouvai. Un voûte qui évoquait pour moi un planétarium coiffait la salle mais j’aurais été bien en peine d’en évaluer sa plus grande hauteur. Cela semblait être une voûte céleste mais je n’y reconnus aucune de nos constellations familières : point d’Ourses, d’Orion, de Cassiopée…
Mon examen prit fin avec l’arrivée du « comment disait-il déjà… ? ». Deux bols étaient accompagnés de galettes couleur ver-de-gris… (!…?) Étaient-elles rondes, oblongues ou carrées, fines ou épaisses ? Je ne saurais le dire. Étrange, tout de même…
— Servez-vous.
Sans cérémonie chacun pris son bol et au contact j’eus la surprise de ne le sentir ni chaud ni froid. Bizarre quand même… Point d’odeur non plus. Avec courage j’osai y tremper mes lèvres et j’eus une très agréable surprise : c’était très bon quoique ni sucré ni salé. Un régal même. Aussi n’hésitai-je plus à prendre une de ces galettes qu’Urabulu me désignait. Hum ?… Croquant, croustillant même et d’une saveur agréable quoique inconnue sur terre. À ma grande honte j’en repris et encore repris, mais comment résister à pareille friandise ?
Interrompant la délectation de mes papilles gustatives Urabulu me fit signe de me lever et d’avancer vers la paroi, là où il n’y avait aucun appareil. De la main gauche il la toucha et, stupéfaction, je découvris notre chère planète bleue dans toute sa splendeur. Quelques petits nuages estompaient ça et là cette vue magnifique. Je fus rétrospectivement affolé du décollage et de l’ascension ultra-rapide de notre astronef ; je ne m’étais aperçu de rien, m’adonnant à l’un de mes vices favoris : la gourmandise. Mon hôte posa sa main droite sur ma tête, ce qui me calma aussitôt.
— Où allons-nous, Urabulu ?
— Nous allons nous poser sur Falamino, notre planète, que je tiens à vous faire visiter. Nous y serons dans un quart d’heure de votre temps.
Et de fait j’aperçus bientôt un objet céleste qui, très vite, grossissait à vue d’œil. Je m’attendais à une sphère avec ou sans anneaux. Eh bien non, Falamino me présentait une face losangique et bientôt une autre. Lisant mes pensées Urabulu confirma qu’il s’agissait bien de deux pyramides triangulaires accolées (!…?).
J’ai oublié de préciser que le voyage et son arrivée s’effectuaient dans le plus grand silence, du moins selon mes oreilles de Terrien. Aucun bruit de roulement, aucune vibration non plus, aucune sensation de pression…
Sommes-nous arrivés ? Pas encore. L’astronef sembla s’immobiliser une demi-minute terrestre. Et voici que le panneau d’accès s’ouvrit sur une vaste pièce mauve à plafond en coupole…
— Doup ! Doudoudou pom pom ! Doup ! Doudou… Clac !
_ Quoi ! Déjà sept heures !… Quel rêve ! Il faudra que je l’écrive…
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