La rue a cessé son tapage,
Au rond-point plus d’embouteillages.
Nuls promeneurs sur la plage,
Seule la mer frappant le rivage.
Les oiseaux poursuivent leur ramage.
Au port, plus de commerçants
Haranguant les clients absents.
Le cri des mouettes seulement
Couvre le bruit des gréements.
La haut, un vol de goélands.
La porte de l’école est close
Et l’ouvrir personne ne l’ose.
Les vacances n’en sont pas la cause
Et nul, en fait, ne se repose.
Seuls les moineaux font une pause.
Dans le couloir ou la cour,
Et ce quel que soit le jour,
Aucun cri ne vous rend sourd.
Et pas un enfant ne court.
Dans le ciel passe un vautour.
Dans le grand couloir tout blanc,
Pas le moindre chuchotement.
Juste le simple petit chuintement
Lorsque l’infirmière met ses gants.
Les rossignols sifflent tristement.
Au square la balançoire est vide.
Est-ce là que se cache le Covid,
Lui si cruel et perfide,
Se demande la vieille dame, livide.
Sans bruit une pie s’enfuit, rapide.
Evelyne Jean
